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Troisième journée complète à Rotorua. Pour une fois, je ne m'élance pas de bon matin à la poursuite de phénomènes géothermiques. Au lieu de ça, je vais zorber ! Mais késako que le zorbing ? Je vous arrête tout de suite ; ça n'a rien à voir avec un Grec dansant le sirtaki (je parle de Zorbing le Grec si jamais vous n'êtes toujours pas habitués à mon humour).
Si, comme moi, vous avez passé de longues heures à jouer à Super Monkey Ball, vous avez là une représentation fidèle de ce que c'est. Si vous êtes fans des Flaming Lips et que vous connaissez leurs "bubble concerts", non seulement vous avez bon goût, mais en plus vous voyez aussi à quoi ça ressemble. Si vous ne connaissez ni l'un ni l'autre, pour être clair le zorbing consiste à dévaler une colline en étant enfermé dans une bulle géante, tout ça en compagnie de quelques litres d'eau. Oui, c'est une idée complètement idiote... et donc forcément géniale !
En image (avec des watermarks ignobles parce que j'ai pas voulu me faire ab'zorber tout mon argent pour les enlever), ça donne ça...
J'ai réservé cette activité via Stray et le forfait incluait, en plus de deux descentes, un aller-retour depuis mon hôtel (en voiture hein, pas en zorb). Ca tombe bien puisque Zorb Rotorua se trouve à la sortie nord-ouest de la ville, tout près du télécabine et donc relativement loin du centre.
Je suis tout seul dans la navette, l'occasion de discuter avec le chauffeur. Arrivé sur place, je suis toujours aussi seul, du coup ni plus ni moins que trois personnes s'occupent de moi et me font remplir tout un formulaire. J'ai à peine le temps d'enlever mon T-shirt que j'embarque dans une voiture qui m'emmène au sommet de la colline avec, sur une remorque, mon cercueil roulant gonflable sphérique - appelons-le CRGS.
Arrivé là-haut, on me fait patienter dans un Jacuzzi où je fais la connaissance d'un couple de Français d'outre-mer (je sais plus trop de quelle île ils venaient, je sais juste que j'ai fait semblant de savoir où c'était !). Je les regarde s'élancer puis, fatalement, c'est à mon tour. L'employé commence par mettre 40 litres d'eau dans mon "CRGS".
Première étape, plonger par le petit trou pour rentrer dans mon amie la bulle. On me remet une GoPro puis la sphère est scellée. La barrière bloquant l'entrée de la piste s'ouvre, debout dans mon CRGS je fais quelques pas pour m'élancer... puis ça devient n'importe quoi ! Impossible de rester debout (du moins sans entraînement), du coup je m'étale, je me retourne dans tous les sens, l'eau gicle partout, je comprends plus rien, bref, c'est n'importe quoi ! Arrivé en bas, les employés stoppent la bulle et me libèrent de cette machine à laver sphérique monstrueusement fun !
Une fois "débullé", la photographe insiste pour faire plein de photos ridicules, par exemple en me faisant sauter... j'aurais préféré qu'elle fasse sauter ses watermarks !
Ce que je viens de faire, c'était le "straight track", c'est à dire le parcours le moins sensationnel... Maintenant, c'est parti pour le "sidewinder track". Et non, j'ai pas le... track !
[source : Zorb Rotorua]
Sans surprise, ce deuxième parcours est encore plus débile. C'est bien simple, après le premier virage tout sens de l'orientation est perdu, y'a plus qu'à subir ! Pourtant, vu de l'extérieur, la bulle n'avance pas si vite que ça, mais le fait qu'elle roule dans un sens puis dans l'autre rend le tout complètement fou.
A signaler qu'il existe un deuxième type de bulle utilisable sans eau (en fait ce sont deux sphères imbriquées avec de l'eau entre les deux et donc les passagers au sec), mais elles ne sont disponibles qu'en hiver pour des questions de chaleur qui serait insupportable sans eau quand le soleil tape. Pas de regret, de tout de façon ces bulles ont l'air d'assez fortement "amortir" l'effet machine à laver.
Il y a aussi deux autres parcours à tester, un avec quelques "sauts" au milieu du parcours et un en ligne droite, mais bien plus longue et raide que celle que j'ai testée. Ce que je n'ai encore pas dit, c'est qu'il y a également la possibilité d'être à plusieurs dans la même bulle (trois personnes au maximum pour les deux parcours que j'ai faits, deux pour les autres), ce qui doit rendre l'aventure encore largement plus casse-gueule et tripler le fun ! En plus, ça permet de payer un peu moins cher.
Malheureusement, il n'y avait plus personne sur place avec qui j'aurais pu négocier un co-zorbage et, après pas mal d'hésitation (c'est très addictif comme activité !), j'arrête déjà là mes descentes de colline. Je regrette évidemment de pas avoir testé les autres parcours, mais bon, le prix était quand même plutôt élevé.
C'était donc ça le problème de Diam's quand elle chantonnait "nan, nan, nan, sortez-moi de ma bulle" ?
Une petite vue des lieux sans watermark (c'est mieux hein ?). Comme vous le voyez, au milieu il y a même un "télé-zorb", pas en service lors de mon passage.
Et ça c'est le couple venu des ZORM-TOM qui arrive en bas du sidewinder track.
Le coup de frein final. Dézorbais, y'a plus qu'à sortir l'argent pour recommencer !
Après ces sensationnelles sensations, il est à peine passé 11h et je suis déjà de retour à mon hôtel. Ma prochaine activité est prévue aux environs de 16h50. D'ici là, j'ai quelques courses à faire et de la lessive qui m'attend...
Il y aurait eu un choix bien large d'activités plus passionnantes, puisque Rotorua regorge vraiment de choses à faire. Il y a les Blues & Green Lakes qui sont paraît-il très jolis, beaucoup de possibilité de randonnées, plein d'endroits où se baigner (Kerosene Creek est un nom qui revient souvent), Te Wairoa surnommé le "Buried Village" suite à sa destruction par l'éruption du Tarawera, des possibilités de faire du jet boat ou du rafting (mais je testerai tout ça plus tard dans mon voyage à d'autres endroits) sans oublier toutes les activités au sommet du télécabine (mountain bike et luge sur roue qui paraît bien fun, j'aurais dû y aller !) et j'en passe.
Mais moi au lieu de ça je me suis retrouvé à faire mes courses dans la zone commerciale de Rotorua ! Cela dit, c'est culturel aussi. Qui n'a jamais mis les pieds dans un Walmart ne connaît pas les Etats-Unis ! Ici, ce qui surprend ce sont les panneaux bien visibles à l'entrée du centre commercial interdisant le port de tout signe distinctif d'appartenance à un gang. Apparemment il y a pas mal de soucis de ce côté là dans les environs de Rotorua...
Sur un registre plus léger, ce qui à tendance à étonner c'est le nombre de personnes qui font leurs courses pieds nus. Ce qui paraîtrait étrange chez nous est tout à fait banal en Nouvelle-Zélande - pourquoi s'embêter à mettre quelque chose aux pieds quand on sort juste faire quelques achats ? Même constatation au McDonald's où je me suis arrêté juste après. Pourtant s'il y a un endroit où j'éviterais d'être pieds nus c'est bien le McDonald's !
Après ces études sociologiques de comptoir et ma lessive, j'embarque dans la navette de Hell's Gate devant mon hôtel aux environs de 16h50. J'y fais la connaissance d'un Anglais et d'un Belge qui, tout comme moi, quitteront Rotorua le lendemain à bord d'un bus Stray. C'est l'occasion de re-parler un peu français, ça faisait quand même bientôt dix jours que je n'en n'avais pas prononcé un mot !
Mais je m'égare ; qu'est-ce donc que Hell's Gate ? Un point d'intérêt rempli de curiosités géothermales... je suis sûr que ça vous avait manqué ! Mais il y a une particularité ici puisqu'en fin de visite il sera possible de plonger dedans.
Direction la rive est du Lake Rotorua. Ca vous va ? Alea jacta est !
Première chose que l'on fait sur place : une initiation à la gravure. Mon talent ne restera pas gravé dans le marbre !
Malgré mes aptitudes absolument consternantes, notre "prof" était très sympa et c'était une belle entrée en matière !
Le plan des lieux, au graphisme de premier plan !
Le bassin juste en face de notre école de sculpture, Devil's Bath, dans lequel à l'époque le tohunga (c'est à dire prêtre ou un truc du style) se baignait. Il arrivait à faire croire que c'est ces eaux qui lui donnaient des pouvoirs de prédiction... on ne prêtre qu'aux riches !
Et sinon, Hell's Gate, Devil's Bath... pourquoi tous ces noms infernaux ? Ca vient en fait du dramaturge George Bernard Shaw, qui a visité les lieux en 1934. Il aurait déclaré "This must be the gateway to hell", en clin d'oeil à ses collègues croyants qui lui répétaient souvent qu'il allait finir en enfer s'il ne changeait pas sa façon athée de penser... A noter aussi que c'est parce que les Maoris ont été impressionnés par le bonhomme qu'ils ont accepté que l'endroit porte un nom anglais et non maori.
Juste à côté, Hurutini. Le dépliant du parc dit que les eaux ont une température de 68°C et un pH de 3.5, le site dit 42°C et 2.2... débrouillez-vous avec ça. Si vous savez quelle info est la bonne, mettez votre note aux frais de la princesse !
C'est en partie de ce bassin que viennent les eaux dans lesquelles on va aller se baigner. Quand au nom, Hurutini, il vient de celui d'une princesse maorie qui s'est suicidée en se jetant là-dedans pour échapper à son mari violent. Charmante anecdote !
Juste en face, voilà une crevasse fumante et bouillonnante nommée assez curieusement Ink Pots (même si elle n'est pas Inkandescente).
Hell's Gate, le lac qui a donné son nom au parc, dont les gaz font bubuller la surface. Si tu comprends le verbe "bubuller", dis "oui oui, I Gate it" !
Je profite de ce jeu de mots en anglais (je ne recule devant rien !) pour enchaîner sur un petit interlude instructif. Contrairement à Waimangu, cette zone géothermique n'est pas extrêmement jeune. Elle a été formée il y a environ 10'000 ans, après qu'un lac se soit retiré suite à des éruptions. Le poids de l'eau sur le sol ayant disparu, la pression venue des entrailles a réussi à y percer quelques trous.
Particularité du lieu, sa source de chaleur se situerait apparemment qu'à environ 2 kilomètres de profondeur, là où pour la plupart des autres lieux géothermiques il faut descendre 10 kilomètres sous terre.
Après un peu de marche, on arrive à ce très sympathique point de vue sur la Inferno Pool (mouillée, ahaha) avec en arrière-plan des fumeroles bien photogéniques.
Comme vous avez pu le voir, à Hell's Gate les bassins sont boueux. C'est dû au fait que les eaux sont acides voir très acides, ce qui ronge les minéraux et le mélange donne ces couleurs pas forcément attirantes.
Sur la droite, ça fume aussi... Et comme nous l'indique le panneau au premier plan, il ne faut pas toucher l'eau, parce que c'est (George Bernard) Shaw !
Un cadrage légèrement différent où les entrailles de la terre font toujours leur Shaw.
Ces bassins fumants sont nommés "The Infants", parce que ça rappelait à ce bon George Bernard des enfants un peu trop excités. Voilà pour la phrase infant-rmative que vous attendiez tous.
Spraying Pools, qui ne sont en fait pas des bassins dont l'eau provient des entrailles, mais des eaux de surface chauffées par le sol. "C'est comme si vous versiez de l'eau dans une poêle" nous informe un panneau qui, en matière de bonnes informations, est toujours au poêle.
Et c'est le moment de traverser un peu de végétation pour rejoindre ensuite la deuxième zone du parc...
Des questions ou remarques ? Je peux vous aider sur un point de l'organisation de votre propre voyage ? N'hésitez pas à utiliser le champ commentaires ci-dessous, je vous répondrai avec plaisir !
Un commentaire à faire ? N'hésitez surtout pas, c'est mon seul salaire pour l'écriture de ce carnet !
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