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Comme je vous le disais, un dernier arrêt est prévu dans le secteur de Wai-O-Tapu. En effet, à quelques encablures du parc principal se trouve, juste au bord de la route (et accessible gratuitement), la plus grosse mud pool du pays. Il faut dire que le parc que je viens de visiter ne couvre qu'une toute petite partie de ce qu'est l'aire géothermique de Wai-O-Tapu, qui est d'ailleurs la plus vaste de Nouvelle-Zélande.
Ca pue, ça fait du bruit, ça crache de la boue de partout ; pas de doutes, on touche au boue-tes !
Comme souvent, le rendu en photo est un peu décevant puisqu'il n'y a que quelques "bulles" visibles sur chaque cliché, mais en vrai la zone est vraiment très active et donc passionnante à regarder.
Une explosion par-ci...
...et une explosion par-là. On dirait un combat de coqs, sauf que c'est plutôt un combat de pools !
A noter que jusque vers 1925 se trouvait ici un volcan de boue, qui s'est érodé et finalement transformé en bassin. Je vous avoue que je ne suis pas sûr de ce que j'avance, mais je crois que la différence entre les deux types de formation est la provenance de la boue, plus que la forme. Dans le cas d'un mud volcano, la boue remonte directement des "entrailles" de la terre, tandis que pour une mud pool on a simplement affaire à un bassin de boue (formé par la pluie et la terre des alentours) traversé par des gaz.
Un chemin mène vers un point de vue en hauteur qui apporte certes une vue d'ensemble agréable, mais on y voit moins bien les explosions qu'à son autre boue.
Dernière photo de cette marre très distrayante et voilà, le secteur de Wai-O-Tapu, on en est venus Tapu !
C'est donc le moment d'une petite conclusion concernant Wai-O-Tapu pendant que notre amie conductrice nous emmène vers l'étape suivante (et parle... beaucoup, évidemment). Je pense que c'est le parc géothermique à voir en Nouvelle-Zélande si vous décidez d'en voir qu'un seul... ce qui serait une grosse erreur, bien sûr !
Il y a la Champagne Pool et le bassin vert dont j'ai déjà oublié le nom qui valent à eux seuls le détour, puis il y a toute la collection qui va avec (terrasses, bassins colorés, mud pools, cratères, gros lac et j'en passe), tout ça réparti sur une randonnée très agréable. Il manque juste un geyser - et ne me parlez pas du Lady Knox Geyser qui est vraiment la grosse fausse note de l'endroit !
Côté reproches, si les chemins étroits apportent un côté authentique et agréable à la randonnée, ils peuvent aussi vite devenir un peu trop encombrés. Le jour où j'y étais c'était clairement supportable, à part peut-être dans la partie basse du parc. Autre chose (et c'était déjà le cas à Te Puia), il faut savoir qu'il y a très peu d'explications disponibles sur place : aucun texte sur le plan qu'on vous donne à l'entrée, peu de panneaux le long de la randonnée, et même assez souvent des curiosités dont le nom n'est indiqué nulle part. Du coup j'ai appris énormément en cherchant des infos pour rédiger ce carnet !
En parlant de Te Puia, le gros point fort est évidemment son "plateau de geysers", mais pour tout le reste Wai-O-Tapu est plus intéressant.
Voilà qui est dit alors qu'après à peine un quart d'heure de route nous arrivons à Waimangu Volcanic Valley. Il est 12h45, le bus retour (qui aura un autre chauffeur derrière le volant, youhou !) viendra nous chercher à 15h30, ça laisse un bout de temps pour explorer ce parc.
Passage au visitor centre où on nous distribue le plan des lieux ; comme vous le voyez, plan d'arrêts nous attendent !
Depuis l'entrée, point de vue sur la vallée qu'on va parcourir. De quoi a-vallée quelques kilomètres !
Ce site est bien différent des deux autres déjà visités puisqu'on a ici affaire à une vallée. Pas besoin de faire l'aller-retour à pieds, il est possible de descendre jusqu'au lac qu'on distingue sur la photo puis d'emprunter une navette pour remonter.
L'autre grosse particularité des lieux c'est leur âge. Vous vous souvenez quand je vous disais que la Champagne Pool de Wai-O-Tapu avait environ 900 ans, ce qui géologiquement parlant revient à dire que c'est une enfant ? Eh bien Waimangu est carrément un bébé puisque le site est né le 10 juin 1886 !
C'est à cette date que le Mount Tarawera est entré en éruption. Toute la végétation environnante ainsi que ce qui était considéré comme la huitième merveille du monde (j'en parlerai plus tard) ont disparu sous une vingtaine de mètres de cendres volcaniques et de boue. Au fil du temps, des phénomènes géothermiques sont apparus - et pas à une petite échelle ! En effet, le plus grand geyser jamais observé et la plus grande source d'eau chaude au monde sont (ou ont été) à Waimangu, zone géothermique qui est la plus jeune et une des plus actives de Nouvelle-Zélande.
Et qu'est devenu le Mount Tarawera ? Il est toujours là ; c'est lui que vous voyez dans le fond sur la photo ci-dessus.
Premier bassin rencontré durant la visite, Emerald Pool, logé dans le Southern Crater. A première vue, son eau remplit tous les cratères pour une bonne baignade !
Et c'est le cas : c'est un lac dont la profondeur n'excède pas deux mètres et qui se remplit par lac-cumulation d'eau de pluie. Rien de géothermique dans son cas donc, même si le cratère qu'il occupe a été formé par l'éruption de 1886.
Mais voilà que le panorama s'ouvre sur la suite des réjouissances : le Frying Pan Lake, l'Inferno Crater (le trou dans la montagne derrière le lac, légèrement sur la droite) et dans le lointain le responsable de tout ça, à savoir le Mount Tarawera. Observe bien ce point de vue, Turewera pas ça partout !
En s'approchant, on constate que le Frying Pan Lake n'est pan-importe quel lac : il fait des bulles et il fume !
En plus il est plutôt grand, ce qui lui permet de détenir un record du monde, celui de la plus grande source d'eau chaude. Lake-lasse !
Le lac remplit le Echo Crater et est pour le moins actif, étant entré en éruption en avril 1915, avril 1917, août 1924 et finalement février 1973. L'éruption de 1917 était plutôt violente ; durant trois jours, elle a non seulement tué deux personnes se trouvant aux environs du visitor centre, mais a aussi donné au lac son aspect actuel, puisqu'il était bien plus modeste auparavant. Depuis, il occupe 38'000 mètres carrés, fait en moyenne 6 mètres de profondeur, ce qui représente 200'000 mètres cubes d'eau ayant une température moyenne de 55°C.
C'est la partie ouest du lac (à gauche sur les photos ci-dessus) qui a "érupté" en 1917. On voit d'ailleurs que c'est la partie qui fait le plus de bulles, signe de gaz montant à la surface, pas d'eau qui bout. Le lac est vraiment étonnant à observer : des bulles par endroits, de la vapeur ou de la mousse à d'autres, des courants, tout ça donnant des aspects très différents à sa surface. Bref, on sent qu'il se passe beaucoup de chose là au fond !
Vous pouvez aussi remarquer quelques débuts de formation de terrasses sur les rives. On y trouve aussi différentes sources, trous d'où s'échappent de la vapeur et même un geyser.
La rive située à l'est n'est pas de tout repos non plus ; ça se voit mal en photo, mais de la vapeur s'échappe des falaises. Balaise !
Voilà, là ça se voit un peu mieux. Falais'eulement zoomer un peu.
Le chemin s'approche de la rive, l'occasion que je vous déc'rive l'éruption de 1973, la plus récente ayant eu lieu à Waimangu. Elle n'a duré que 15 minutes et a projeté de la boue dans un rayon d'une centaine de mètres, détruisant au passage ce qui était appelé la Trinity Terrace.
Me voilà maintenant à l'est du lac, l'occasion de beaucoup mieux voir les "falaises qui fument", portant le nom de Cathedral Rocks, peut-être parce que ça ressemble à un rocher qui... cloche.
Initialement cette formation s'appelait Gibraltar Rock, parce qu'elle ressemblait, devinez... au rocher de Gibraltar (ça alors, quelle surprise, vous ne vous y attendiez pas !). L'éruption de 1917 ayant tout cassé, il a fallu lui trouver un nouveau nom. A signaler qu'il est estimé que la roche volcanique constituant Cathedral Rocks date d'environ 60'000 ans, soit bien plus vieux que le Mount Tarawera.
C'est l'heure d'un panorama sur cet incroyable lac qu'on pourrait croire paronarmal.
Allez, en bonus voilà un deuxième panorama de ce lieu que j'ai vraiment adoré !
Sur la droite, vous voyez un peu de gravier et des buissons. C'est inintéressant, donc je ne l'ai pas pris en photo. Mais alors pourquoi je vous en parle (comme si ce carnet n'était pas déjà assez long comme ça...) ? Parce que c'est là que se trouvait le plus grand geyser au monde.
Actif de 1900 à 1904, il rentrait en éruption pour plusieurs heures toutes les 36 heures environ et pouvait cracher jusqu'à... 460 mètres de haut ! Il a été nommé Waimangu Geyser, ce qui signifie le geyser à l'eau noire, puisqu'il propulsait du sable volcanique et de la boue principalement. Ce nom a été repris pour désigner la vallée, même s'il ne fait pas vraiment sens puisqu'on n'y trouve pas d'eau noire.
Le Waimangu Geyser en train de crachouiller tout en payant ses impôts... eh oui, on dit de lui qu'il ne travaillait jamais eau noire !
[photo de Sidney George Vaile via la National Library of New Zealand]
Il faut ici que je mentionne Alfred "Alf" Warbrick, un constructeur de bateaux et rugbyman. Il a découvert Waimangu en s'engageant dans les opérations de sauvetage suite à l'éruption du Tarawera puis a décidé de s'y reconvertir en guide touristique. Suite à un pari (l'histoire ne dit pas s'il était sobre...), il s'est retrouvé à pagayer sur le lac accueillant le geyser pour en mesurer la profondeur ! Tout s'est bien passé pour lui ; manque de chance, quelques jours plus tard une éruption surprise tuera un de ses frères et trois touristes, alors que Alf leur recommandait de ne pas autant s'approcher...
Mais revenons au geyser : personne ne sait vraiment pourquoi il s'est éteint en novembre 1904, mais c'est probablement son arrêt qui a contribué aux éruptions du Echo Crater voisin. Depuis, le record du plus grand geyser du monde est détenu par le Steamboat Geyser de Yellowstone, aux éruptions qui s'espaçaient de plusieurs mois ou années jusqu'en 2018 où il est devenu beaucoup plus actif. Mais il atteint "seulement" une centaine de mètres au maximum, loin des 460 du Waimangu !
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