Nouvelle-Zélande 2020 | J8 : Rotorua | Partie 1 (Lady Knox Geyser / Wai-O-Tapu)

Page avec lazy load ; les photos se chargent au fur et à mesure de votre défilement le long de la page, ce qui peut prendre un peu de temps suivant votre connexion.


Une nouvelle journée se lève sur Rotorua et, une fois de plus, mon programme de la journée consiste à aller observer des phénomènes venus des entrailles de la terre !

Cette fois tout ça va m'emmener dans des endroits plus à l'écart de la ville, non accessibles à pied. J'ai donc utilisé les services de Headfirst, une entreprise qui propose plein d'excursions au départ de Rotorua, notamment en direction de Waitomo Caves et Hobbiton. Mais tout ça j'ai déjà vu, ce qui m'intéresse c'est leurs tours des points d'intérêts géothermaux. En l'occurence j'ai choisi le Wai-O-Tapu and Waimangu Volcanic Valley Full Day Tour, qui permet comme son nom l'indique de visiter ces deux endroits en une journée.

Bonne nouvelle, Headfirst est un partenaire de Stray, j'ai donc pu réserver l'excursion depuis leur application avec une réduction au passage (125.00 NZ$, entrée dans les deux parcs comprises). Mieux encore, le bus vient me chercher directement à mon hôtel. Rendez-vous fixé à 8h55.

Durant le trajet, notre conductrice nous raconte l'histoire de Rotorua et surtout des phénomènes géologiques de la région. Ca aurait pu être intéressant, mais j'étais incapable de l'écouter vu son débit incessant au ton d'aristocrate perchée terminant toutes ses phrases par "dear" (ou "sweety", j'ai un doute) ! On aurait dit une sorte de Dolores Umbridge (ou Ombrage si vous préférez) sous stéroïdes, c'était tellement horrible que ça en devenait drôle !

Vous pensez que j'exagère ? J'avoue m'être bien marré en allant faire un petit tour des commentaires sur TripAdvisor : "it just felt like her mouth was on automatic" / "when I read the other reviews mentioning the tour guide I thought they were exaggerating, but she really did keep talking for much of the drive". Bref, un sacré personnage !

Voilà notre itinéraire du jour, mes petits chéris !

Par chance le trajet ne dure qu'une courte demi-heure, le temps d'arriver à notre premier arrêt de la journée, à une centaine de mètres de l'entrée du parc Wai-O-Tapu. Là se trouve un grand parking à côté d'un amphithéâtre faisant face à ça :

Lady Knox ! C'est le nom du geyser hein, pas de l'employée.

Ce patronyme vient de la deuxième fille de Uchter Knox, gouverneur de la Nouvelle-Zélande du temps où le pays était une colonie britannique, qui était paraît-il une grande fumeuse, ce qui était inhabituel pour une femme à l'époque, d'où ce nom un poil moqueur.

Son éruption a lieu tous les matins à 10h15. "Quoi, un geyser réglé comme un coucou ?", allez-vous me demander, fort étonnés (mais si, je vous connais). Allez-y, ne vous gênez pas, demandez-le moi ! "Eh bien non", vous répondrai-je, du ton condescendant de celui qui sait. "Quoi que, en fait si, c'est un peu ça", ajouterai-je avec un rictus rempli de malice. Bref, je vais arrêter là mon ton théâtralisant et en venir aux faits : la madame est là pour réveiller Lady Knox à coup de lessive. Oui oui, vous avez bien compris, elle verse de la lessive dedans.

Et du coup, quelques minutes après "l'amorçage", bah ça mousse. Ca vous é-mousse-tille de voir ça, non ?

Quelques secondes plus tard, bah ça crache. Elle est comme ça Lady Knox, elle vous montre tout ce qu'elle a, en face, sans se c(r)acher !

Et voilà le pic de l'éruption. Sa puissance et sa durée dépendent fortement des précipitations et de la pression atmosphérique. Comme avec le Pohutu la veille, j'ai pas spécialement été chanceux (l'éruption peut atteindre 20 mètres et être active durant près d'une heure).

Là, à peine une minute après le début, c'était déjà fini. Tant pis, Lady sont jetés.

Vu la rapidité de la chose, j'ai pas eu le temps de vous faire un petit point historique. La légende raconte que le geyser aurait été découvert en 1901 seulement (d'où le fait qu'il ne porte pas un nom maori) par des prisonniers qui travaillaient dans le coin et profitaient de l'eau chaude pour faire leur lessive. Leur savon aurait alors déclenché une éruption.

Si on creuse un peu, on se rend compte que tout ça est bien embelli ; en fait c'est pas un geyser du tout. Ce qui s'est vraisemblablement passé c'est que le directeur de la prison, voyant ses détenus faire des bu-bulles avec leur savon dans ce qui était en fait une simple source chaude, a flairé le bon filon pour attirer des touristes.

Il leur a fait mettre un tuyau à la verticale avec l'extrémité inférieure plongée dans la source chaude, puis entourer le tout de cailloux. Il a finalement remis ses vilains délinquants derrière les barreaux pour pas effrayer Monsieur et Madame Michu venus découvrir les "merveilles de la nature". Un peu de savon et hop, voilà comment construire un geyser ! Au fil du temps, les dépôts minéraux ont recouvert la construction, lui donnant un aspect quasiment naturel.

Ce que je n'ai pas bien compris, c'est si ce montage érupterait (à moins qu'on dise éruptionnerait ?) quand même à des intervalles plus irréguliers si on arrêtait d'y mettre du savon. Il me semble me rappeler que l'employée disait que oui, mais j'ai du mal à comprendre comment. Ce qui est sûr c'est qu'elle racontait la légende et pas le fait que ce "geyser" ait été entièrement construit par l'homme... Elle précisait bien par contre que le produit utilisé est totalement écologique - encore heureux.

Bref, entre le concept de déclencher manuellement un geyser (ce qui, je trouve, casse toute sa beauté), le fait qu'on nous mente puisque l'ensemble est entièrement artificiel (ce que j'ai découvert seulement lors de l'écriture de ce carnet) et l'éruption qui ressemble plus à une très grosse bouteille de champagne qu'à un vrai geyser, tout ça m'a laissé très dubitatif ! Du coup, on s'en va. A plus dans le bus !

Oui, j'ai honte d'avoir utilisé cette expression, mais qu'importe, notre chère amie guide-chauffeure nous dépose à l'entrée du parc de Wai-O-Tapu, dans lequel je commence par traverser cette rivière, avec les premiers signes de vapeur dans le fond...

La même chose avec un autre angle de vue. Ca s'appelle la Weather Pool apparemment. Mais j'ai pas Weather à disposition pour visiter le parc, seulement une et demie.

Ca tombe bien, d'après le plan du parc c'est exactement le temps qu'il faut pour en faire le tour complet. Au passage, c'est l'occasion pour vous de remarquer que même quand je prend en photo un papier posé sur mon matelas je suis capable de foirer mon cadrage. A ce niveau, c'est de l'art !

La visite du parc se fait librement, le point de rendez-vous avec notre guide se situant sur le parking. Certaines personnes ont décidé de faire tout le tour du parc, d'autres d'en visiter qu'une partie et de profiter du temps restant pour manger. Vous vous doutez bien que je faisais partie de la première catégorie !

Voilà que j'arrive sur de la roche volcanique vers ce cratère au doux nom de Māhanga Rua. Comme vous allez le voir, dans ce secteur les cratères sont ruas.

La minute Jamy : ces cratères sont formés par des gaz sous-terrains qui "rongent" la roche au fil du temps.

Plus gros, Te Rua Uenuku. Te Rua ça veut dire cratère, tandis que Uenuku c'est le dieu maori des... arcs-en-ciel. Comme vous pouvez le voir à la paroi toute sale, il y a de la boue là au fond, qui gicle parfois. Mais comme pour les arcs-en-ciel, aujourd'hui on ne voit pas le boue.

La vue des alentours. Oui, c'est un commentaire très cratère-à-terre.

Plus grand, plus profond et plus fumant, Te Rua Whaitiri. Vu que je sais que vous avez envie de réviser votre maori de conversation, whaitiri c'est la foudre. Le nom vient du bruit émis lorsque le cratère s'est formé (ce qui s'est produit plutôt récemment en fait, à la fin des années 60).

Pendant qu'on s'amuse à faire des traductions, je vous balance l'info ici, parce que je savais pas où la mettre : Wai-O-Tapu ça veut dire les eaux sacrées.

On passe aux mud pools, extrêmement sèches et donc quasiment figées le jour de ma visite. En maori ils les appellent ipu, ce qui n'a rien à voir avec leur odeur puisque ça veut simplement dire cuvette.

Ici aussi, les trois bassins sont à sec. Sec'on.

Heureusement, en voilà un qui fait de la résistance, même si en temps normal le niveau est beaucoup plus haut.

Et me voilà déjà à Artist's Palette, point de vue qui vous offre toute une palette d'éléments - les stars du parc.

A droite, Champagne Pool, connue pour ses eaux bleutées et ses rives d'un orange pétant. Alors c'est pas le Grand Prismatic Spring de Yellowstone, mais c'est plutôt très joli depuis la rive quand la vapeur s'écarte un peu, comme je vous le montrerai plus tard.

A gauche, la terrasse où se déversent les eaux de la Champagne Pool une fois qu'elles ont pris de la... bouteille. Comme vous le voyez, notre chemin va d'ailleurs traverser ce secteur...


Des questions ou remarques ? Je peux vous aider sur un point de l'organisation de votre propre voyage ? N'hésitez pas à utiliser le champ commentaires ci-dessous, je vous répondrai avec plaisir !
Un commentaire à faire ? N'hésitez surtout pas, c'est mon seul salaire pour l'écriture de ce carnet !

<-- Article précédent  |  Retour au sommaire  |  Article suivant -->

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *